1789-1793 : L’épreuve

Pendant “la Terreur”, un prêtre de la paroisse d’Ainay à Lyon est incarcéré, mais aussi, en même temps que lui, sa servante Charlotte Dupin :

“Si un jour je sors d’ici, je me consacrerai au service des pauvres prisonniers”, libérée rapidement, elle ne songe plus qu’à visiter ceux dont elle a partagé la captivité”.

En effet, Charlotte Dupin porte des vivres et des vêtements qu’elle quête pour eux. Souvent elle sert d’intermédiaire entre les prisonniers et leurs familles. Etant donné qu’elle ne pouvait pas suffire à la tâche, elle adjoint sa sœur puis d’autres femmes qui viennent lui offrir leur dévouement. Ainsi, au cœur de la Terreur grandit cette petite société de bienfaisance.

1805-1816 : Les premières visites

A la mort de Charlotte Dupin le 15 avril 1805, une des associée, Jeanne-Louise Juliand, lui succède. Pour assurer l’existence de cette société, elle lui donne un règlement, approuvé par l’autorité ecclésiastique le 15 juillet 1805.
Cette année là les visites se font régulières.

Un peu plus tard, pour leur faciliter la tâche, l’administration leur demande de loger dans la prison. C’est alors Élisabeth Duplex (1780-1849) qui les dirige.

1817-1824 : Anne Quinon

Anne Quinon devient Charlotte en 1817.
En 1819, l’autorité diocésaine engage le groupe des Charlottes à s’affilier à une congrégation religieuse. C’est alors la Congrégation Saint Joseph de Lyon qui est choisie. Cette même année,  Élisabeth Duplex prend l’habit et reçoit le nom de Sœur Saint Polycarpe.

Puis, en 1824, Mère Saint Augustin (Anne Quinon) devient supérieure de la communauté résidant à la prison Saint Joseph.

1825-1834 : Extension de la Mission

Il est certain que le service rendu et l’influence exercés par les Charlottes ont contribué à la transformation des prisons.
En 1825, un conseiller général du département du Rhône écrit un mémoire. Celui-ci autorise les soeurs qui sont en fonction dans les prisons, à se constituer pour le service général des prisons de France.
En 1825 Sœur St Polycarpe devient provinciale des sœurs de Saint Joseph de Lyon “section des prisons”.

1835-1840 : La réforme des prisons

En 1835, Mère St Augustin succède à sœur St Polycarpe et prend la responsabilité de cette œuvre naissante.

En 1838, la commission de surveillance des prisons de Lyon rédige un rapport adressé au ministère de l’Intérieur. Ce rapport précise l’action dans les prisons des religieux et religieuses. Il donne l’impulsion nécessaire à cette œuvre nouvelle. Effectivement, une réforme des prisons s’avère nécessaire.

Puis, en 1839, un Inspecteur Général des prisons du Royaume demande à la provinciale des sœurs de St Joseph section prison si elle accepterait le service de toutes les prisons de France.

1840-1841 : Fondation de la congrégation

En 1837, à la demande de l’Abbé Petit, Supérieur du Petit Séminaire du Dorat (Haute Vienne), une communauté de 4 sœurs s’installe au Dorat.
En 1841, le Cardinal de Bonald, évêque de Lyon, autorise la séparation des deux sections : Sœurs de Saint Joseph et la “Section prison”. C’est Mère Saint Augustin, responsable de la “Section prison” qui commence les préparatifs du départ.
Le 23 mars 1841, Mère Saint Augustin arrive au Dorat avec 81 sœurs professes et novices.

Les Soeurs de Marie Joseph deviennent officiellement une nouvelle congrégation.

 1841-1859 : Vers l’avenir

“Le plus difficile reste à faire pour notre installation définitive. Effectivement, d’importants travaux devront être entrepris, mais avec l’aide de la Providence nous les mènerons à bien.”

A la demande du gouvernement, elle multiplie les fondations des communautés en prison (35 en 18 ans). En effet, l’activité est inlassable malgré les soucis de toutes sortes.

 « J’étais en prison et vous êtes venus à moi. »

(Mt 25,36)