Le pape François instaure le lundi de Pentecôte comme fête de Marie Mère de L’Église.
«L’Église est femme», «elle est mère» et quand ce trait vient à manquer, elle devient «une association de bienfaisance ou une équipe de foot». Quand «l’Église est masculine», elle devient tristement «une Église de vieux garçons», «incapables d’aimer, incapables de féconder». C’est ce que le Pape François a déclaré dans son homélie ce 21 mai, en la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, instaurée par le décret Ecclesia Mater du 3 mars dernier.
La Vierge est toujours présentée comme la «Mère de Jésus»dans les Évangiles, a expliqué le Pape. Son caractère maternel prime sur celui d’épouse ou de veuve. Ce que les Pères de l’Église ont très vite compris. Seule une Église au féminin pourra avoir «une attitude de fécondité», selon les intentions de Dieu qui «a voulu naitre d’une femme pour nous enseigner cette route de femme».
«Une Église qui est mère va sur la voie de la tendresse. Elle connait le langage de la sagesse des caresses, du silence, du regard plein de compassion, du silence» a affirmé le Pape. Une personne qui vit cette appartenance à l’Église doit, elle aussi, pour François, suivre cette même voie est devenir «une personne douce, tendre, souriante, pleine d’amour».
Cette célébration officielle souligne une caractéristique de la Vierge Marie, qui est à la fois mère du Christ et de L’Église.
Déjà présente dans la foi chrétienne des premiers siècles, avec saint Augustin et saint Léon le Grand, puis reprise par les auteurs spirituels et les papes, cette qualification de la Vierge Marie comme Mère de l’Eglise avait été établie officiellement par Paul VI en 1964, à la fin du concile Vatican II. Dès lors, certains pays, comme la Pologne ou l’Argentine, avaient inséré cette célébration dans leur calendrier local. Ainsi que dans certains lieux comme la basilique Saint-Pierre, où Paul VI avait annoncé sa décision.
Mystère de la Croix
Désormais étendue à l’Eglise universelle comme une fête d’obligation – une mémoire – cette célébration comprendra des lectures propres, notamment celle de l’Evangile selon saint Jean où le Christ en croix affirme à Marie et Jean : “Femme, voici ton fils“, “Fils, voici ta mère“ (Jn 19, 25-34). Dorénavant, tous les calendriers et les livres liturgiques devront donc faire apparaître cette mémoire pour la célébration de la messe et la liturgie des heures.
La lecture du bréviaire comprend le texte de la proclamation de Paul VI.
Le Souverain pontife, affirme ce décret, espère que cette mémoire favorisera “la croissance du sens maternel de l’Eglise“ et une “vraie piété mariale“. La nouvelle fête liturgique de Marie Mère de l’Eglise exprime la « maternité spirituelle » de la Vierge, affirme le cardinal Robert Sarah. D′après le préfet de la Congrégation, en instaurant cette fête pour ″toute l′Eglise″ le lundi de la Pentecôte, le souhait est de rappeler que ″tous les disciples du Christ″ doivent ancrer leur vie dans trois grandes réalités : la croix, l′hostie et la Vierge.
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